Il est intéressant d'apprendre comment nos ancêtres ont survécu aux rudes hivers canadiens. Dans la région de la Côte-du-Sud au Québec qui s'étend de l'Île d'Orléans à Kamouraska, la pêche à l'anguille fournissait à nos ancêtres suffisamment de nourriture pour survivre aux longs hivers. Salé ou fumé, ce poisson se conserve très bien. Et c'était un poisson dont nos ancêtres se souvenaient aussi de leur pays d'origine, la France. Nos ancêtres ont combiné leurs connaissances et leurs méthodes de pêche avec les méthodes autochtones pour développer une approche nord-américaine de la pêche à l'anguille à l'aide de fascines.
Aujourd'hui, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a classé l'anguille d'Amérique parmi les espèces menacées. On pense que les principales menaces pesant sur la pêche à l'anguille sont la fragmentation de l'habitat et la mortalité due aux turbines en raison des barrages hydroélectriques. Il y a près de 3200 barrages dans l'aire de répartition de l'anguille au Québec, mais seulement 10 passes à anguilles. Divers programmes de rachat d'engins commerciaux et de permis mis en œuvre de 2002 à 2013 n'ont pas augmenté de manière significative l'abondance des anguilles. Le nombre de permis de pêche commerciale a été réduit de 67 à 21. En 2019, moins de 15 pêcheurs sont actifs dans ce secteur et la tendance des captures est à la baisse pour un effort de pêche stable.